Fondée en 1875 par Inocencio Alvarez zt Manin Garcia, la marque Romeo y Julieta se coule dans le goût de l'amateur de l'époque. Volupté, séduction, tragédie : l'héroïne de Shakespeare incarne ce style fatal quand elle se penche vers Roméo, encadrée par les médailles d'or récompensant l'excellence du cigare. D'ailleurs Don Pepin Rodriguez a bien compris, quand il rachète la marque en 1903, l'impact commercial du symbole. Aussi ce génie du commerce, considéré à l'époque comme le meilleur vendeur de havanes du monde, envisage-t-il même d'acquérir le palais des Capulet, à Vérone, pour le transformer en magasin de cigares. Déçu dans ses ambitions, c'est à Juliette, sa jument, qu'il confiera la tâche de répandre le prénom à travers toute l'Europe. Son neveu Hipolito poursuivra le développement de la marque en la modernisant. On lui doit ainsi la simplicité de la bague et les plus gros modules. Après l'avènement du castrisme, Hipolito Rodriguez se réfugiera en Espagne.

Belvederes

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Délaissé par les amateurs, le Belvederes offre, il est vrai, bien peu d'atouts. Facile à fumer, il chauffe exagérément. La puissance sans être excessive, prend le pas sur les arômes, mélange de poivre vert et d'herbe humide. Tirage approximatif. Dégustation ennuyeuse. Final irritant. A oublier.

Cazadores
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Son nom de baptême évoque depuis longtemps pour les fumeurs les parties de chasse hivernales. Image virile, abrupte, qui sent le brouillard d'automne et la dure vie aux champs. Le Cazadores 1999 répond à cette définition. Après un allumage rapide, la puissance s'installe, portant des arômes d'épices et de suint plutôt rudes. Le cigare n'est pas agressif mais lourd, pâteux, dénué de complexité. Il tapisse le palais, ne lui donnant guère l'occasion de déterminer la palette aromatique. Après deux premiers tiers menés au pas de charge, la troisième apparaît paradoxalement apaisant. Vitole désuète qui a ses fervents. Pour amateurs de force brute.

Culebras
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Cedros De Luxe No. 1
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Ce beau cigare à la cape un peu sèche est facile à mettre en route. L'excellent tirage permet à la combustion de se développer sans accroc. Bien que la puissance ait été légèrement revue à la hausse par rapport aux précédentes productions, les arômes paraissent corsetés : poussière, feuilles mortes et fève de cacao offrent un mélange terne et peu savoureux. La dégustation est linéaire et monotone. La vitole montre une certaine agressivité et une tendance à empâter le palais en fin de fumage. A acheter faute de mieux.

Cedros De Luxe No. 2
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Comme à l'habitude, le n°2 ressemble au n°1 comme un faux frère. Les caractéristiques olfactives sont identiques, dénuées, donc, d'intérêt majeur. Ce corona a en outre une fâcheuse tendance à s'éteindre, sa construction paraissant moins soignée.

Cedros De Luxe No. 3
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Ce petit corona fait depuis longtemps partie des classiques cubains. Sans qualité majeure ni défaut particulier, il demeure abordable pour tous les fumeurs. Son mélange d'arômes, poivre et foin séché, est soutenu par une puissance mesurée mais bien balancée, Vitole ronde et agréable bien que peu spectaculaire.

Celestiales Finos
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Ce figurado a tendance à tomber en désuétude. Peu alléchant dans sa cape terne et serrée, il manque de séduction. Le début de tirage est difficile, voire ardu. Ensuite, les arômes se libèrent, alternant sans surprise la terre humide, le sous-bois (champignons), la poussière et, moins nettement, le cacao amer. Peu d'épices et peu de complexité. La puissance écrase les senteurs. Final pesant, dépourvu de finesse. A déconseiller aux débutants.

Clarines
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Ce petit corona ne nous a pas séduit. Sec, limité en puissance, faible en goût (poussière, marais), il se fume rapidement et sans la moindre attention...

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Churchills (47)x178- Churchill
Produit de consommation presque courante, ce Roméo y Julieta est l'un des rares churchills qui ne soient quasiment jamais en rupture de stock. Secourable, il a ainsi évité de belles nuits blanches aux amateurs  en manque de havane... D'une fabrication parfois inégale, il offre une dégustation sans surprise de taille. La puissance assez soutenue, porte des senteurs d'étables, de poivre vert et de cuir. Grâce à un bon équilibre, le tempo du fumage est très agréable. Le final peut-être un peu dur. Contrairement à d'autres produits de la marque, le churchills n'est jamais desséchant. Charpentée, savoureuse, voilà une vitole irréprochable qui garantit un bon moment à l'amateur. Cigare d'après déjeuner.

 

Clemenceaus
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Club Kings
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Coronas
Coronas
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Cigare parallélépipédique. Il a été particulièrement tassé dans sa boîte. La cape, souvent sombre, est terne et grossière. Une mauvaise impression qui se confirme, une fois le cigare allumé. Un excès d'amertume gâche les premières bouffées . L'initié lui reprochera son peu de corps. La palette aromatique est faible et destructurée : une pointe de poivre vert, un trait d'herbe séchée. Comparée à ses homologues des autres marques, c'est une déception. Surtout vu son prix (49 francs en France)...