Ce Punch au nom si romanesque est difficile à trouver. Il pourrait être le jumeau du célèbre
Punch-Punch : même taille et généralement, lui aussi, une cape qui n'est pas des plus belles
ni des plus riches en gras. Leurs boîtes également se ressemblent (la mention Black Prince
remplaçant le label Punch-Punch).
Si les premières bouffées, qui parviennent sans difficulté au palais, sont dépourvues de tout piquant,
âcreté et amertume, sa puissance reste plutôt bridée, moins affirmée en tout cas que celle du
Punch-Punch. Les premières notes "sèchent en bouche. Très vite cependant, le Black Prince
déploie des arômes boisés avec quelques notes végétales (fougères). Au cœur du cigare, des pointes
de menthe poivrée annoncent un final aux touches caramel. Mais cet éventail demeure étroit.
Un cigare qui marque quelques essais mais qui ne parvient pas à tout à fait à les "transformer".

Il a l'air bien gracile avec son corps menu et carré, sa cape fine et terne. Les toutes premières
bouffées, légèrement teintées d'amertume, sont peu engageantes. La puissance, bridée, parvient à
s'installer - mais sans agressivité, bien dans la tradition Punch - pour mieux souligner des arômes
boisés assez agréables. Tirage plutôt laborieux que justifie un faible diamètre, mais qui entrave
l'expression de qualités tardant à venir. Il peut aider et séduire le débutant. L'amateur lui préférera,
dans le genre, le Chicos de Partagas.

Son corps carré est souple ; sa cape, fine et soyeuse. Et sa bague, frappée Punch, semble de bon
augure. Certes, il continue de témoigner du corps et ses arômes demeurent assez frustes, surtout dans
le premier tiers. Légèrement terreux au départ, il devient néanmoins assez goûteux ensuite : le poivre,
la terre humide et la tourbe se mélangent avec bonheur avant de conclure, chichement, sur de fugitives
notes de cacao. Bref, ce corona joue le gant de velours sans la main de fer. Malgré ses progrès, les
amateurs de ce module lui préfèreront ceux de partagas ou de Juan Lopez !

Dépourvu de nuances, ce Punch manie toujours à l'envi une force brute. Après un démarrage corsé,
il consent cependant à délivrer de timides arômes terreux. Mail n'évolue guère par la suite. Des notes
de poivre vert et parfois de suint s'expriment fugacement. La fumée, trop lourde gâche la dégustation.
Trop fruste, le Coronations est très loin de s'inscrire dans la lignée des grands havanes. Final ennuyeux
conventionnel qui peut même empâter. Attention tout de même une version mécanisée est vendue en
suisse.

Ce Churchill existe avec ou sans tube. Sa cape est fine et très soyeuse. Bien connu des amateurs, il a
perdu ce piquant et cette agressivité que nous avions constatés à son démarrage les années
précédentes. D'un abord rustique, cette vitole a retrouvé, dès les premières bouffées, cette puissance
bien constituée et pleine qui emplit la bouche. Très équilibré, doté d'un tirage idéal, ce churchill
s'arrondit et se nuance d'arôme, mêlant des senteurs de terre humide, de sous-bois, de champignons
et de cuir. Sans oublier les épices qui viennent relever ce mélange un peu avant le deuxième tiers.
La typicité havane est peu développée, sa fumée riche et fondue. Vitole soignée, confortable à
déguster après le repas. Il lui manque un soupçon de complexité pour entrer dans le club des très
grands.

Un superbe double corona dont les français, aujourd'hui n'ont plus à craindre les exemplaires douteux
puisqu'il est , dorénavant, directement importé de La Havane par la Seita. La cape est soyeuse à
souhait. Impressionnant à l'oeil, ce double corona, mûr et suave, se développe progressivement,
presque en douceur, une puissance splendidement maîtrisée. Une pointe d'amertume accompagne les
premières bouffées aux notes plutôt végétales (fougères) qui évoluent très vite vers un mariage très
réussi de café, terre humide et épices. Puis ses qualités s'installent, tranquilles. Notes de suint, de cuir
et surtout de chocolat s'enchaînent. Un peu d'amertume entache le final. Seuls les amateurs de
puissance seront quelque peu déçus. Une belle orchestration aromatique, une texture de velours.

Un peu plus fin qu'un corona classique, cette pièce n'a pas trop vilaine allure. Hélas ! son attaque se
révèle agressive. Acre, la puissance de cette vitole n'a pour d'autre effet que de masquer son absence d'arômes.
En outre, le tirage est laborieux. Cet Exquisitos ne mérite guère son nom !

Les havanophiles se montrent généralement réservés face aux très petits havanes. Le Margaritas de
Punch est l'un des rares à trouver grâce à leurs yeux. Malgré ses dimensions miniatures, il s'agit bien
d'un véritable havane, complexe et attachant. Après un démarrage souple, la vitole laisse échapper
des notes herbacées puis épicées. Le cigare, disposant d'une excellente puissance, livre ensuite des
arômes marqués de pain d'épice, de miel et de chocolat. Son final demeure moelleux et velouté.
Un havane en concentré ! Un délice pour les gourmets qui le savoureront à tous les moments de la
journée.