Physique et Chimie des cigares

Un peu de technique.
Comment un cigare se consume-t-il ? Que se passe-t-il lors de la fermentation ? Tout sur la chimie du cigare

LA PHYSIQUE DE LA COMBUSTION

Un cigare se constitue de bouffées caractérisées par un volume et une fréquence. Le volume diffère selon le fumeur mais la fréquence se doit d'être constante et d'à peu près une bouffée par minute ou moins si le cigare est très serré et que donc le volume diminue (l'un des meilleurs et plus constant tirage vient du robusto de Cohiba)

Le cigare se caractérise donc par une fréquence de combustion ou fumage très faible par rapport à des produits plus grand public comme la cigarette. De plus, il fait une place plus grande aux pauses dans la combustion. L'erreur commise par de nombreux débutants (moi le premier), consiste à tirer trop souvent sur le cigare. Il est plus difficile de faire l'erreur de tirer de trop grosses bouffées (on est limité par le volume d'un bon cigare en bouche).

Lorsque l'on aspire une bouffée de cigare, l'air ambiant s'introduit dans le mélange de gaz de combustion du cigare. C'est à partir de ce subtil mélange d'air et de gaz dégagé par des feuilles de tabacs brûlées que s'élabore le goût du cigare.

L'ASPECT EN COMBUSTION

A l'allumage, la température du cigare est uniforme. C'est après quelques bouffées que l'on peut différencier un bon cigare d'un mauvais. Si la combustibilité de toutes les feuilles est identique, le cigare prend alors l'aspect d'un " cratère ". Cela provoque une mauvaise combustibilité des feuilles extérieures qui se détachent du corps du cigare sans vraiment être brûlées. De plus, cela entraîne un appel d'air excessif qui peut altérer le subtil mélange air-gaz et transformer le goût du cigare. Si la cape et la sous-cape sont trop combustibles par rapport à la tripe alors le cigare se fume en " volcan ". Le même défaut apparaît alors : un appel d'air excessif qui altère le cigare.

Les torcedores pallient ces défauts en utilisant une cape dont la combustibilité est supérieure aux feuilles de la sous-cape dont la combustibilité est elle-même supérieure aux feuilles de la poupée (ou tripe ). Par ce stratagème de fabrication, les torcedores obtiennent des cigares qui se consument droit. Voilà alors un cigare bien fabriqué.

En cours de dégustation, un bon cigare se remarque par sa combustion régulière soit bien droit, ou à " cratère " régulier (cela existe) ou à " volcan " régulier (cela existe aussi). Mais il ne faut pas que le cigare ait tendance à s'éteindre. (mauvaise combustibilité des feuilles qui ont été mal séchées ou mal réhumidifiées; ou excès d'humidité signe d'une mauvaise conservation). Un bon cigare laisse des cendres très homogènes et compactes (d'où l'idée américaine des concours de cendres). Il faut noter sur un bon cigare bien fumé l'apparition de cernes d'aspiration. Les cendres doivent êtres grises, fines et régulières. Une couleur trop foncée des cendres indique une combustion incomplète (mauvais séchage, pléthore d'humidité ou mauvaise fermentation des feuilles)

LA CHIMIE DE LA COMBUSTION

Le cigare une fois fermenté est un aérosol (mélange de liquide et de gaz). Mais lui ne troue pas la couche d'ozone. Ce qui fait d'un cigare un vrai cigare, ce sont le séchage et la fermentation des feuilles de tabac. Les feuilles perdent l'eau qui les constituaient et les éléments azotés sont détruits. Les alcaloïdes protéines et acides aminés donnent une odeur indéfinissable proche de la brûlée. Mais la longue fermentation des feuilles évite cet écueil. L'alcaloïde qu'est la nicotine est alors réduit de 50%.

Un cigare se constitue de plusieurs éléments : goudron et gaz

Dans le goudron (terme générique englobant une vaste réalité), se trouve: - les alcaloïdes (nicotine, hydrocarbures, paraffines et cires). - les produits de la combustion de la matière végétale variable selon les mélanges de la tripe . Le caractère de la fumée est en corrélation avec la température de combustion. Plus la température est élevée, plus la fumée contient des produits légers irritant. (d'ou la nécessite de bien humidifier le cigare et de ne pas le fumer trop vite cf. physique de la combustion).

Dans les gaz, on trouve de l'air, de l'oxygène et des azotes complexes, de la vapeur d'eau (provenant de l'air et de l'humidité relative du cigare), du gaz carbonique et de l'acétal-déhyde ainsi que de l'acroléine. (provoquant picotement et sensation d'irritation)

Tripe : C'est l'assemblage de feuilles de tabacs qui va donner tout sont goût au cigare.

Torcedores : C'est le maitre rouleur de cigare. Il roule d'abord la tripe. Puis l'enroule dans une feuille de cape. Puis, il finalise son chef-d'oeuvre (chaque cigare est une oeuvre-d'art) avec la tête du cigare).