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Avec Montecristo s'inscrit une nouvelle page de
l'histoire des havanes. Elle appartient déjà au XXe siècle.
Le créateur de la marque, Benjamin Menéndez Garcia, a su
s'adapter à son époque. Après des études supérieures dans
une université américaine financées par l'oncle Pancho,
Benjamin est recruté par la General Cigar. A La Havane où il
rejoint son frère Felix, il entre à la compagnie Parra dont va
prendre le contrôle en 1913, la rebaptisant Menendez y Cia.
Investissement dans la production d'huile, création d'une usine
de cigarettes, les initiatives des deux Menedez sont
innombrables. Mais il manque encore le brasero du cigare à ses
lucioles. C'est chose faite en 1923, grâce à l'oncle Alonso
qui se joint à eux, apportant dans ses malles un cigarier,
"Pepe" Garcia. L'aventure du Montecristo peut
commencer. Bien décidés à conquérir les marchés
d'exportation, les associés Ménendez y Garcia décident, en
1935, de fonder une marque dont le credo sera sobriété
luxueuse dans la présentation et une fabrication irréprochable.
Quant au nom, le hasard y pourvoira qui les fera choisir comme
lieu d'excursion le mont Altube en buvant du lacryma-christi.
Par association d'idées, Montecristo est né. Alexandre Dumas
fera le reste. La réussite est fulgurante, la compagnie Ménendez
y Garcia prenant peu à peu le contrôle de plusieurs grands
noms de l'île, comme les marques H. Upmann et Por Larranaga. Le
nom de Menendez, comme celui de Partagas ou Gener, appartient à
l'époque des grands entrepreneurs du Havane. En 1955, l'évêque
de La Havane viendra bénir le siège de l'usine. La maison
Alfred Dunhill de Londres a, dans le passé, joué un rôle déterminant
pour faire connaître et apprécier cette marque devenue
aujourd'hui le plus populaire des labels cubains. |
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Montecristo B (42)x135 |
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Joyitas (26)x115 - Mini Panatella
Bien que fin et somme toute assez élégant,
ce "petit joyau" a pour habitude de déployer une
force maîtrisée mais trapue. Les dernières productions se
situent dans cette ligne. Sur une courte distance, la vitole
livre des arômes très cubains, alliant le cuir, le musc et la
terre humide. Final assez ample. Le Joyitas a beaucoup de
ressources pour un module si court et si étroit. Un peu cher
toute fois pour un plaisir qui passe très vite.
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Montecristo Especiale (38)x192 - Palm Larga
Très prisé des connaisseurs, ce beau
cigare est une perle rare. Les dernières productions sont à
l'image des précédentes : la vitole avoue la même richesse
olfactive et un parfait équilibre. Bel allumage et montée
progressive des senteurs. Après la dominante des épices
surgissent les notes empyreumatiques (café torréfié, cacao)
très présentes. La richesse ne se dément pas. Le final est
souvent grandiose, fastueux et rassasiant. L'Especial est une
valeur sure à acheter sans hésiter. Il s'agit d'un cigare de
superbe facture, profond, alliant grâce et harmonie, qui
s'inscrit dans la tradition des grands puros cubains.
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Montecristo Especiale No. 2 (38)x152 -
Palma
Ce cigare un peu plus court que
l'Especial, présente une fabrication quelque peu aléatoire.
Facile à allumer, il n'offre pas une grande complexité. Des
notes épicées et grillées conduisent la dégustation. La
vitole est plutôt ronde sans être suave. Final manquant de régularité
dans la production dégustée. Une vitole sans défaut marquant
mais sans qualité saillante. Prix un peu trop élevé.
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Montecristo Tubos (42)x155 - Grand corona
Ce grand corona n'est pas méconnu des
amateurs. Il réserve depuis longtemps d'agréables surprises.
C'est encore le cas cette année : belle texture élégante et
soyeuse, jolies épices se déployant harmonieusement mais
manquant un peu d'épaisseur et de profondeur. Délicat, pénétrant,
raffiné et subtil, ce tubos ne manque pas d'atouts pour séduire.
Grande régularité de fabrication. Excellent produit de milieu
de gamme.
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Montecristo No. 1 (42)x165 - Lonsdale
Ce joli cigare n'arrive toujours pas à
tenir ses promesses. Les dernières productions, testées en
partie à Cuba, semblaient annoncer une franche progression. Hélas,
le N°1 demeure encore par trop inégal d'un produit à l'autre.
Il en résulte des discordances souvent inadmissibles. Bien
construit, équilibré, ce puro libère des senteurs encore trop
linéaire, axées autour du cuir, de la terre humide et de la
poussière. Le final alourdit le palais cigare moyen puni par
son inconstance.
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Montecristo No. 2 (52)x156 - Obus
L'une des pièces les plus prisées de la
marque Montecristo est aussi l'une des plus régulières.
Imposante par son format, dotée d'une remarquable tête
pointue, très épicée à cru, cette ogive d'une splendide
facture est particulièrement flatteuse à l'oeil. L'allumage,
facile libère quasi instantanément une grande puissance. Les
arômes -cuir, poivre, terre humide et poussière - sont présents
mais chahutés par une force toujours plus imposante. Le milieu
de fumage peut alors s'avérer chaotique, voire acide suivant la
jeunesse du tabac employé. A déguster impérativement après
un déjeuner. Ce cigare est à déconseiller aux palais
sensibles ou amateurs d'équilibres raffinés.
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Montecristo No. 3 (42)x142 - Corona
Guère plus court que le N°1, ce corona
présente les mêmes qualités de cape et de corps que son aîné.
Sa gamme aromatique est toutefois plus soutenue, plus facile
d'accès pour le fumeur. Les notes épicées, très présentes,
enrobent des touchent de pain grillé et de cuir. Très
plaisante, la vitole connaît une montée en puissance sensible
au deuxième tiers. Elle apparaît assez linéaire. Final dépourvu
de relief. A déguster tranquillement après un petit déjeuner
sans prétention. Havane simple sans être fruste, élégant
sans être snob.
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Montecristo No. 4 (42)x129 - Petit corona
Leader chez Montecristo où il possède
une clientèle de fidèles, le N°4 est un Havanne d'une grande
régularité. De Fabrication soignée, il possède un excellent
équilibre force/arôme. La puissance, mesurée mais présente,
permet aux touches de cacao, d'épices et de suint de se développer
pleinement. La vitole n'est jamais linéaire et somme toute
assez complexe. Elle procure un parfait moment de détente et
offre, à l'extinction, un sentiment de plénitude. Le prix
demeure abordable. Cigare sans prétention mais très attachant.
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Montecristo No. 5 (40)x102 - Demi-corona
Ce petit corona, plus court que le N°4,
n'a pas progressé dans ses dernières livraisons. La vitole
demeure inégale et assez agressive. La palette aromatique
-poivre vert et poussière - éprouve beaucoup de difficultés
à s'exprimer. Dépourvu de charme réel, il n'offre aucun
complexité. Perdu dans une gamme pléthorique, le N°5 a de
plus en plus de mal à tirer son épingle du jeu et à trouver
sa typicité.
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Montecristo No. 6 (33)x126 |
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Montecristo No. 7 (28)x175 |
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Montecristo A (47)x235 - Especial
Les amateurs de très grandes feuilles ne
viennent jamais chercher dans ce cigaresla puissance ou
l'expression haletante du terroir. Tout est ici question de
rythme,d'équilibre et de suavité. Les dernières - et
rarissimes - productions du Montecristo A n'ont pas failli à
leur réputation. La vitole, toujours paresseuse et anodine au démarrage,
distille vite des saveurs complexes et odorante : poivre vert,
cuir et notes miellées s'enchaînent à la perfection.
Complexe, la lecture de la carte aromatique est un authentique régal.
Le cigare est long mais, comme à son habitude jamais linéaire
ou lassant. Le A se doit d'être fumélors d'une occasion
exceptionnelle, avec une touche d'ostentation et beaucoup de
marques de respect. Convoitée, luxueuse, très recherchée et
onéreuse, cette vitole mythique fait partie du club très fermé
des grandes feuilles provenant des meilleurs crus. Jusqu'au
final, alors qu'on croit avoir épuisé ses séductions, elle ne
cesse d'étonner. Cigare pour gentlemen seulment. Gare aux
imitations, bien que souvent grossières et moins nombreuses que
par le passé. Un cigare-culte. (Attention, ce cigare que l'on
trouve en France, n'y est importé ni par la Seita ni par la
Coprova, les deux importateurs officiels de havanes en France.
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