Après le décés de son propriétaire en 1944, les héritiers Rocha se montreront incapables d'assurer avec dynamisme le développement ddes marques. L'expoitation de la Gloria Cubana et celle de son autre grand alter ego Bolivar seront transférées en 1954 à Cifuentes, contrôlant alors Partagas. Emportée par la vague des nationalisations des années soixante, elle ressuscitera dans les années soixante dix.

Un superbe module, dans une boîte du plus beau vernis. Le corps est bien potelé, la cape fine et grasse. La mise en bouche d'un médaille d'Or n°2 reste un moment de plaisir. A cru, les notes chocolatées charment les papilles. Notes qui, portées par une fumée ample et soyeuse, accompagnent les premières bouffées. Par la suite, des arômes miellés de pain d'épice se déploient harmonieusement, ponctués par quelques touches de pain grillé. Jusqu'à l'amorce du troisième tiers, ce cigare demeure reposant, relaxant même, bien qu'un peu linéaire. Le final, moins réussi, se montre légèrement chaotique et heurté. Il n'en demeure pas moins que ce Médaille d'or confirme son bon équilibre arôme/puissance, un bon raffinement de texture et une intéressante complexité. Réservé aux palais raffinés et à l'amateur éduqué.

Un cigare d'une élégance folle, tout en longueur et en finesse. En le portant à ses lèvres, on se prendrait presque pour Clint Eastwood. Sa cape, assez nervurée cependant, est soyeuse. Cette pièce qui a toujours inspiré des jugements contradictoires a ses fervents : ils aiment ses notes d'épices et de grillé auxquelles, le temps de l'amertume passé, succèdent des touches chocolatées de plus en plus complexes, relevées des pointes de cuir et de poivre. Ses détracteurs estiment que l'amertume du départ tarde à se dissiper, que ce cigare manque trop de corps et que son final est terni par des pointes de piquant. Tous s'accordent cependant pour vanter son tirage, facile malgrè son diamètre étroit.

Une pièce qui ne manque pas d'élégance. La cape et fine mais pas très soyeuse. Brève déception à l'allumage à cause de ces touches de poussière qui accompagnent les premières bouffées. Faute de ligero - feuilles qui confèrent la puissance -, ses notes cacaotées demeurent tamisées par une amertume un peu frustrante. Quand la puissance s'installe, ce numéro d'Or 4 développe des arômes de terroir plus marqués de terre humide et mousse de chêne. Leur succèdent des touches épicées (poivre vert) qui réveillent agréablement le palais. Les deuxième et troisième tiers laissent place à des touches de café torréfié et de noisette. Si le manque de corps est évident, la palette gustative déploie un éventail complexe de saveurs. Parfois même indéchiffrables en raison d'une puissance trop limitée. Tendre, d'une texture de velours, le cigare offre toutefois un peu de cuisant en fin de fumage. Un cigare du matin.

Ce beau module ne peut que flatter l'oeil du fumeur. La cape huileuse se drape avec élégance. La pointe d'amertume du début se dissipe vite et laisse la place à une floraison de notes mêlant foin séché, épices et une légère pointe de café. Présence également de touches grillées et cacaotées. Fondant. Bien qu'en progrès par rapport à l'an passé, ce Tainos manque par trop de puissance. Au point de lasser l'amateur qui en droit d'attendre davantage de corps d'un tel module.

Toujours aussi plaisant à l'oeil, le Sabrosos est engageant. Si le corps est carré, la cape, épaisse, reste soyeuse. La taille, respectable, est promesse de plénitude. Hélas, les premières bouffées causent du désagrément par amertume excessive. La suite reste linéaire. De trop discrets arômes de poivre et de miel ne parviennent jamais à se manifester pleinement. La puissance fait tant défaut à cette vitole qu'elle finit par lasser. Le palais  éprouve en fin de fumage une sensation de lourdeur. La tripe ne vaut donc pas la cape. Limité et peu accommodant, le Sabrosos déroutera les débutants.