La coupe du cigare

Cette question est d'importance si l'on désire fumer un cigare ou un morceau de tabac se dévidant au fur et à mesure de sa combustion. Comme dans les autres domaines relatifs au cigare, nombre de superstitions ou d'habitudes pullulent sans que l'on sache pourquoi et surtout sans connaître leur bien-fondé. Pour trancher un cigare, il faut couper proprement la tête, c'est-à-dire la partie légèrement bombée encore couverte d'une pastille prélevée sur une feuille de tabac (Cf. photo). Les Cubains, nous dit-on, utilisent leurs incisives. Certes ... Cependant, nous préconisons, sous nos latitudes, l'emploi d'un instrument réservé à cet effet et surtout plus apte à sectionner un cigare plus sec qu'il ne le serait à La Havane.

En schématisant, on peut trouver trois écoles. La première adopte un comportement holiste puisqu'elle perce un trou dans la tête du cigare. La deuxième utilise un instrument dont l'embout triangulaire forme une sorte de tranchée. Enfin, existent les adeptes de la lame, guillotine ou paire de ciseaux, dont nous sommes. Une fois de plus, chacun fait ce qu'il lui plaît ! Néanmoins, si l'on veut adopter un comportement rationnel, on sera partisan de la dernière école. En effet, il s'avère que, plus le diamètre de tirage est important, plus la combustion du cigare sera aisée et donc le plaisir supérieur. Et seule une lame peut couper un cigare sur tout son diamètre.

La seule contrainte résidera dans le diamètre de coupe de votre engin qui devra être suffisamment important pour couper votre slim-panatela quotidien comme le double corona fumé exceptionnellement à Noël. On trouve chez les buralistes des engins de toutes sortes : de la guillotine en plastique (les embouts, pas la lame !) à la paire de ciseaux en argent massif de Davidoff, tout est envisageable. Seule l'efficacité prime.

Le coupe cigare.

L'outil indispensable avec le briquet pour savourer un cigare.

Il en existe plusieurs modèles : les dents ( ? !), le cutter, le couteau, la lancettes (et autres exotisme tel que : le perceur de trou), la guillotine et les ciseaux à cigare (liste non exhaustive, si vous connaissez d'autres moyens exotiques envoyez mois un courrier électronique à ce sujet). Bref presque tous les moyens sont bons pour inciser un cigare. Le but est de bien laisser passer l'air et le mélange de feuilles de tripe. Il faut que la fumée arrive bien en bouche. L'ouverture doit se faire de façon à éviter une trop grande arriver d'air (analogue à un courant d'air) dans la fusion aromatique. L'incision circulaire doit être franche et massive pour procurer un bon tirage. Il faut couper le cigare à la jonction de la tête et du corps (on remarque une ligne à cet endroit formée par la feuille de cape utilisée pour la tête) Si le cigare n'est pas assez humide (cf humidification) alors il se délite lors de la coupe par effritement de la cape (on peut pour éviter ce problème tourner le cigare en bouche et ainsi réhumidifier la tête avec la salive mais le cigare reste alors insuffisamment humidifié). L'utilisation des dents est à déconseiller car elle ne permet pas de couper au diamètre nécessaire et peut entraîner une détérioration de la tête du cigare. Le cutter et le couteau ne sont à utiliser que si l'on a une grande expérience des objets coupant. L'idéal reste la guillotine de large dimension (comme le modèle Davidoff ou ses imitations) ou les ciseaux. La guillotine doit être largement ouverte pour éviter d'abîmer la tête du cigare puis il faut rapprocher le ou les éléments coupant (suivant le modèle) sèchement et rapidement. Vous ferez de même avec des ciseaux.

La guillotine se trouve chez n'importe quel débitant de produit de la Havane. Pour ce qui est des ciseaux, malheureusement les bons modèles sont chers. Ils doivent conjuguer une bonne prise en main (une certains lourdeur facilite l'incision), un bon profilé des anneaux et un excellent affûtage.

A titre personnel, je ne saurais que trop recommander les copies des guillotines Davidoff qui conjuguent innovation et bon rapport qualité prix parce que n'étant pas estampillé du nom de l'illustre personnage roi du cigare.