La marque Bolivar fut créée par la société Rocha en 1901, soixante et onze ans après la mort du héros libérateur. Elle subira un sort analogue à celui de la Gloria Cubana et passera sous le contrôle de Cifuentes en 1944.

Fréquemment drapé dans une cape chocolat caractéristique de la marque Bolivar, cet obus flatte l'oeil. L'attaque est franche et robuste, parfois agressive et piquante sur la langue. Une grande pouissance transporte des arômes de terroir, des senteurs épicées (poivre vert) et animales (suint) pendant une bonne partie de la combustion. Le Belicoso Fino présente toutefois une amertume persistante. Le final est rassasiant, lourd pour certains amateurs. La fumée, grasse et quelque peu chargée, écrase les arômes. A déconseiller aux débutants.

Ouverture timide et mesurée. Le cigare dégage d'emblée des arômes de poivre et un goût de poussière. En fin de premiers tiers, il prend un peu plus de volume et se fait appétissant. Hélas ! les senteurs épicées, jusque-là fantasques, ont trop vite tendance à s'atténuer sans pour autant être écrasées par une puissance qui reste limitée. Des pointes miellées participent au troisième tiers à l'agrément d'ensemble. Plaisant mais sans surprise, le Bonitas doit permettre d'accéder à des havanes plus corsés et soutenus.

Souvent doté d'une belle cape, ce havane est alléchant. Sa taille, très prisée par les torcedores de La Havane, lui confère une fière allure. Doux au démarrage, il ne parvient pas tout de suite à se déployer aromatiquement. Il faut que la puissance baisse un peu la garde, en milieu de premiers tiers, pour que les notes chocolatées - tout Bolivar ! - puissent apparaître. Le registre, plaisant, demeure cependant étroit. Le tirage est parfait. Le cigare est rond et équilibré, le final harmonieux. Les amateurs détiennent là une valeur sûre avec un excellent rapport qualité/prix. Vitole abordable pour les débutants.

Magnifique dans sa robe luisante et ferme, lisse au toucher, dégageant à cru des pointes chocolatées mêlées à des touches giboyeuses, le Gigantes met assurément en appétit. La Tripe vaut la cape : une fois allumée la vitole avance d'abord masquée, dissimulant des arômes terreux et épicés. Peu à peu, une fois l'amertume dissipée, le champ gustatif s'élargit harmonieusement. La fin du premier tiers voit apparaître des notes de cacao et de cuir. Doux, raffiné, élégant aromatique, bien cadencé, le Gigantes répand une grande sensation de confort. Equilibre et plénitude caractérisent un final parfait et apaisant. Cigare très harmonieux, subtil et très complexe. A éviter toutefois après un repas trop copieux.