Pour trouver les origines du
charbon, il faut faire un saut en arrière de 200 à 300 millions d'années.
Nous sommes à la fin de l'ère primaire, à la période dite
"carbonifère". La Terre est alors semblable à une vaste serre :
recouverte de marécages et d'une végétation luxuriante qu'un climat chaud et
humide enveloppe.
Certains terrains s'affaissent, les débris
végétaux s'y accumulent, fermentent et sont enfouis sous des sédiments.
Ce processus, maintes fois répété, de superpositions de dépôts dans
une atmosphère chargée de gaz carbonique a donné naissance à des
substances solides et combustibles à haute teneur en carbone, soit, par
ordre d'ancienneté : la houille, le lignite et la tourbe. Les gisements
ainsi formés se présentent en amas ou, le plus souvent, en veines
intercalées entre d'autres formations sédimentaires.
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L'ORIGINE DU CHARBON
Deux grandes théories ont
été retenues sur la formation de ces couches fossiles : l'allochtonie
et l'autochtonie, qui prévaut aujourd'hui. La première se fonde sur
l'hypothèse du transport de la masse végétale par les cours d'eau pour être
déposée dans des bassins de sédimentation. Les débris végétaux se sont
stratifiés par ordre de densité puis ont été recouverts d'une couche
d'éléments minéraux. Ce processus a pu se reproduire plusieurs fois dans le
même bassin de sédimentation.
Selon la seconde théorie, au contraire, la
masse végétale est restée sur place. On trouve alors le charbon pris en
sandwich entre une couche gréseuse ou argileuse recelant des fragments de
racines, sur laquelle il repose, et une couche de grès ou de schistes qui
forme le "toit" de la couche de charbon. La couche de houille, coincée entre ces deux bancs, est composée d'une purée végétale assez fine dont le dépôt s'est opéré lentement. Le nombre de couches, exploitées ou non, dans les bassins correspond à autant de cycles successifs. Les deux théories peuvent être vraies l'une comme l'autre, dans des localisations différentes. On distingue deux grands types de bassins houillers : les bassins paraliques et les bassins limniques. |
Les bassins paraliques se sont formés en bordure des mers, dans des
plaines basses, dans des régions de delta ou de lagunes.
Les bassins limniques (ou intra-montagneux) se sont formés dans des
poches constituées par le relief. Plus étroit et moins étendus que les
premiers, ils se caractérisent souvent par des affaissements plus marqués.
DES APPELATIONS CONTROLEES
On donne le nom de
"charbons" aux roches qui renferment suffisamment de carbone pour
être utilisables comme combustible. En fonction de la teneur en carbone, on
distingue la tourbe, le lignite et la houille. Ces charbons sont suffisamment
apparentés par leur mode de formation et leur composition pour être groupés
dans une classe géologique unique.
Il faut cependant noter que, dans l'acception courante, le charbon désigne uniquement la houille. La tourbe, de couleur noirâtre ou brune, se rencontre dans les formations sédimentaires récentes et se constitue encore aujourd'hui dans les tourbières. Il reste cependant un combustible médiocre uniquement brûlé en centrales thermiques |
Elle est pauvre en carbone et dégage peu de chaleur. Le
lignite, soit brun et encore voisin des tourbes, soit noir et avoisinant les
houilles, est de formation récente (ères secondaire et tertiaire). Plus
homogène et plus riche en carbone que les tourbes, il reste cependant un
combustible médiocre.
La houille est le charbon le plus ancien (époque carbonifère de l'ère
primaire). Compact et noir il a subi une transformation si poussée qu'aucune
trace de végétaux n'est visible à l'œil nu. Bien plus riche en carbone que
le lignite, sa teneur en eau et en matières volatiles est réduite. C'est le
meilleur combustible.
DES UTILISATIONS DIFFERENTES
Selon leur nature, les
charbons se comportent différemment lorsqu'ils sont chauffés à l'abri de
l'air (pyrolyse). Ils perdent d'abord leur humidité puis dégagent des
matières volatiles (MV) : hydrogène, hydrocarbures, etc... Au cours de cette
pyrolyse, certains charbons (les charbons dits cokéfiables) se ramollissent et
gonflent pour aboutir à un résidu solide, constitué essentiellement de
carbone, le coke.
Les charbons sont donc classés en fonction de leur teneur en matières volatiles et de leur pouvoir calorifique. On distingue ainsi trois principaux types de charbon :
- L'anthracite : de faible teneur en MV très riche en carbone, il
brûle régulièrement avec peu de flammes. Plus homogène, il présente plus de
dureté et sa cassure est brillante, Il est très recherché mais ses réserves
sont relativement peu abondantes dans le monde. Il est principalement utilisé
pour le chauffage domestique individuel.
- Les demi-gras et gras : de teneur moyenne en MV, ils brûlent
régulièrement avec de bonnes flammes. Surtout utilisés pour la production de
coke métallurgique, ce sont les "charbons à coke".
- Les flambants (gras ou sec) : avec plus de 30% de MV et peu de
propriétés cokéfiantes, ils brûlent en donnant de longues flammes. D'un
pouvoir calorifique important, ils constituent l'essentiel des charbons
utilisés dans les chaudières industrielles. C'est pour cette raison qu'on les
appelle "charbon-vapeur". Ce sont aussi les plus abondants et les
moins onéreux.
Actuellement, les couches de charbon, dont
l'épaisseur varie de quelques centimètres à plusieurs mètres, sont
exploitées à une profondeur moyenne de 400 mètres, avec des extrêmes
qui vont de 100 à 1200 mètres. Bouleversées par les grands mouvements géologiques, les couches, horizontales lors de leur formation, ont subi de fortes déformations qui leur ont donné des pendages variés : les plateures (quasi horizontales), les semi-dressants (inclinés de 20 à 45 %) et les dressants (proches de la verticale). |
Des failles morcellent les couches en plusieurs panneaux de dimensions très
variables. Plus l'élongation des panneaux est importante, plus le gisement est
dit régulier. La dégradation de la qualité d'une veine peut aussi constituer
une limite de panneau.
Les veines de charbon sont insérées entre deux assises de roche : les
épontes. En termes miniers, on nomme "mur" la partie inférieure et
"toit" la partie supérieure. Les veines les plus propices à
l'exploitation ont une épaisseur de l'ordre de 2 mètres à 2,50 mètres.
LE TOILETTAGE DU MINERAI BRUTQ uand le charbon arrive au jour il n'est pas immédiatement utilisable: mêlé à de la terre, à des schistes et à des scories de toutes sortes, un sérieux nettoyage s'impose.Il sera donc lavé, trié et calibré avant d'être mis sur le marché. Après traitement, on obtient trois produits : le charbon épuré (moins de 15 % de cendres), les mixtes (jusqu'à 40 % de cendres) et les schlamms (très fins, humides et cendreux).
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Première étape : le bain. Arrivé en vrac à la recette du jour le
charbon est conduit au lavoir Là, des séparations granulométriques sont
opérées qui correspondent à des techniques différentes de traitement. Pour
la plupart des charbons, le lavage consiste à les immerger dans un liquide
dense composé d'eau et de fines particules de magnétite en suspension. Selon
le principe bien connu d'Archimède, les déchets lourds sont précipités au
fond des bacs tandis que le charbon, plus léger flotte à la surface où il est
récupéré. Il est ensuite criblé et rincé. Une technique spéciale est
employée pour épurer les fines (produit de granulométrie comprise entre 0,5
et 0,7 mm) : des pulsations mécaniques provoquent la séparation des particules
de charbon et des schistes Une partie de ces schistes peut être utilisée pour
le remblayage des terrains miniers.
Deuxième étape: le calibrage. Il permet le classement granulométrique
(de 0 à 120 mm) des charbons. Chaque calibre correspond à un usage
spécifique.
En Belgique, les calibres les plus courants sont :